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Les raisons pour lesquelles les personnes âgées gardent souvent les yeux fermés

Le maintien prolongé des paupières closes chez les personnes âgées ne relève pas toujours d’une simple habitude ou d’une manifestation de fatigue. Cette attitude peut traduire une modification profonde de l’état de santé, souvent sous-estimée par l’entourage.

Des études médicales mettent en avant un lien direct entre ce comportement et l’apparition de troubles graves, notamment dans le contexte hospitalier ou lors d’une perte d’autonomie. L’identification rapide de ce signal s’avère essentielle pour limiter les complications et adapter la prise en charge.

Pourquoi les personnes âgées ferment-elles souvent les yeux ? Un phénomène qui interroge

Au fil des années, les regards se font plus brefs, parfois s’effacent derrière le rempart des paupières. Chez les plus âgés, ce geste intrigue les familles, questionne les soignants. Il s’explique d’abord par des transformations physiques bien concrètes : la surface des yeux se fragilise, la production de larmes s’amenuise, la cornée se dessèche. Résultat : la lumière devient pénible, l’air pique, et fermer les yeux s’impose comme un réflexe de protection. La sécheresse oculaire, souvent ignorée, touche pourtant un grand nombre de seniors, que ce soit à domicile, en EHPAD ou en maison de retraite.

Les problèmes ne s’arrêtent pas là. Avec l’âge, la vision décline, la cataracte s’installe, la DMLA ou le glaucome menacent l’autonomie. Le moindre trouble visuel complique le quotidien, favorise la fatigue. Fermer les yeux soulage, éloigne l’inconfort, aide à éviter les éblouissements. Mais ce geste traduit parfois bien plus qu’une gêne physique. Un état général qui chancelle, un moral en berne, l’isolement social… La lassitude pousse aussi au retrait, et ce retrait s’exprime par ce silence du regard.

Les conséquences de ce comportement ne tardent pas à se faire ressentir. Moins de mobilité, chute du lien social, hausse du risque de chute : les soignants le savent, fermer les yeux longtemps, c’est parfois s’absenter d’une réalité devenue trop rude. Mais c’est surtout un signal discret, l’un de ces marqueurs silencieux qui révèlent la dégradation de l’état de santé.

Syndrome de glissement : comprendre un trouble méconnu et ses signes d’alerte

Le syndrome de glissement s’invite souvent dans le sillage d’un événement douloureux : hospitalisation, deuil, rupture familiale. Il touche les personnes âgées fragiles et fait redouter le pire en gériatrie. La santé vacille, sans cause médicale évidente. Les signes se glissent dans le quotidien, souvent inaperçus au début :

  • repli sur soi,
  • refus de communiquer,
  • perte d’appétit,
  • et cette tendance tenace à garder les yeux fermés, sans vraiment dormir.

À cela s’ajoutent une série de changements qui doivent alerter l’entourage :

  • mobilité en recul,
  • désintérêt pour les activités habituelles,
  • isolement marqué.

Les proches constatent un comportement qui se transforme : les soins du quotidien sont négligés, la fatigue s’installe, la personne s’écarte du monde. Cette fermeture du regard devient alors un signal préoccupant, souvent couplé à une dépression ou une perte brutale d’autonomie.

Quand ces signaux s’accumulent, la vigilance s’impose :

  • ralentissement psychomoteur évident,
  • retrait relationnel,
  • troubles de l’alimentation,
  • risque de chute en hausse.

Sans intervention rapide, le syndrome de glissement peut entraîner des conséquences dramatiques. Détecter ces signaux, c’est ouvrir la porte à une prise en charge adaptée et éviter que le décrochage ne s’aggrave. Pour les professionnels comme pour les familles, la prévention de cette spirale reste un défi quotidien.

Groupe de seniors assis sur un banc dans un parc

Prévenir le syndrome de glissement : conseils et actions pour accompagner nos aînés

Pour éviter que le syndrome de glissement ne s’installe, la vigilance doit être partagée par tous ceux qui entourent la personne âgée : proches, soignants, professionnels du domicile. Observer régulièrement l’état général, les attitudes, l’appétit, permet de repérer les premiers signes de repli ou de mal-être.

Un suivi ophtalmologique régulier auprès de l’ophtalmologiste ou de l’orthoptiste permet de détecter précocement une sécheresse oculaire, une baisse de vision, ou d’autres troubles pouvant accélérer la perte de contact avec le monde extérieur.

Pour stimuler la vitalité et contrer l’isolement, divers leviers existent : marches quotidiennes, jeux adaptés, lecture à voix haute. Même de petites initiatives renforcent le goût de la relation et limitent la tentation du retrait. Les visites familiales et les interventions d’aides à domicile jouent un rôle clé pour maintenir le lien social.

Soigner l’alimentation n’est pas accessoire : un apport régulier en micronutriments soutient le système immunitaire et ralentit certains processus de déclin. Il faut également limiter les facteurs qui aggravent la fragilité :

  • tabac,
  • alcool,
  • usage excessif des écrans ou exposition prolongée à la lumière bleue.

Le port de lunettes de soleil lors des sorties, l’emploi de larmes artificielles contre la sécheresse oculaire s’inscrivent dans une démarche de protection globale.

Une coordination étroite avec le médecin traitant permet d’adapter les traitements et d’organiser un dépistage ciblé, notamment en institution. Préserver l’autonomie, renforcer le lien, rester attentif à toute modification du comportement : c’est là que se joue la capacité à lutter contre le décrochage silencieux qui menace tant de seniors.

Face à une paupière qui se ferme, il y a toujours une histoire qui veut s’écrire, un contact à préserver, une main à tendre. N’attendons pas d’entendre le silence pour réagir.