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Méthode de Heimlich : procédure d’urgence pour désobstruer les voies respiratoires

Chaque année, des milliers de personnes décèdent par suffocation, alors que des gestes simples pourraient leur sauver la vie. La rapidité d’intervention fait souvent la différence entre une issue fatale et un sauvetage.

Des recommandations internationales insistent sur l’importance d’une action immédiate face à l’obstruction des voies respiratoires. Pourtant, une méconnaissance des techniques adaptées persiste dans la population générale. La maîtrise de certaines procédures permet de réagir efficacement et d’éviter un drame.

Pourquoi chaque seconde compte face à l’étouffement

Quand l’air se retrouve bloqué à l’entrée de la gorge, l’étouffement ne laisse quasiment aucun répit. Les voies respiratoires obstruées par un corps étranger privent instantanément le cerveau d’oxygène. Il suffit de moins de trois minutes pour que la suffocation cause des lésions irréversibles, voire un arrêt cardiaque. Seule une réaction rapide change la donne.

La scène, toujours brutale, impressionne par son urgence : incapacité à tousser ou à respirer, les mains crispées sur la gorge, le visage qui se fige dans la panique. L’apparition d’une cyanose, cette teinte bleutée des lèvres ou du visage, annonce l’asphyxie imminente. Chez l’adulte comme chez l’enfant, le temps file à toute allure. Si l’obstruction totale survient, il faut agir à la seconde, car la perte de conscience est foudroyante.

Pour illustrer la gravité de la situation, voici quelques repères concrets :

  • Un adulte en manque d’oxygène s’effondre en moins de deux minutes.
  • Chez l’enfant, la résistance à l’hypoxie s’effondre encore plus vite.

Si la scène d’étouffement glace autant, c’est qu’elle laisse peu de marge aux témoins. Les premiers secours reposent sur l’identification immédiate des signaux d’alarme et la mise en œuvre sans attendre des gestes adaptés. Même si le SAMU (15) ou les Sapeurs-Pompiers (18) doivent être alertés, le sort de la victime dépend d’abord de l’action du premier intervenant. La désobstruction des voies aériennes exige donc sang-froid et connaissance des protocoles, sans quoi la situation peut se dégrader en quelques battements de cœur.

Comment réaliser la méthode de Heimlich en toute sécurité

Devant une obstruction des voies respiratoires, la méthode de Heimlich reste la référence pour dégager un passage à l’air. Sur un adulte conscient, il faut se placer derrière la personne, debout. Les bras glissés sous les siens, on positionne ses poings au-dessus du nombril, sur la ligne médiane. Un poing ferme est enserré par l’autre main. Reste à exercer une série de compressions abdominales, courtes et puissantes, dirigées vers le haut, pour créer une surpression qui déloge le corps étranger.

Pour l’enfant de plus d’un an, la manœuvre s’adapte à son gabarit, la force devant être mesurée. Dans le cas d’une femme enceinte ou d’une personne en surpoids, il faut préférer les compressions thoraciques, réalisées au centre du thorax. Avec un nourrisson, les méthodes changent radicalement : seules les claques dans le dos et des compressions thoraciques sont recommandées, car les gestes abdominaux présentent un risque élevé de blessure.

Quelques règles d’action à retenir pour ne pas perdre de temps :

  • Si l’objet n’est pas expulsé, les gestes doivent être répétés jusqu’à ce que la respiration reprenne ou que la personne s’effondre.
  • En cas de perte de connaissance, il faut immédiatement entamer une réanimation cardio-pulmonaire (RCP).

Chez les personnes âgées, celles traitées par anticoagulants ou porteuses d’un pacemaker, la vigilance s’impose : la manœuvre doit être adaptée et toute douleur thoracique surveillée. Pour apprendre le bon mouvement, rien ne vaut l’entraînement sur un mannequin de formation ou avec un gilet d’Heimlich. Ces outils, utilisés lors de formations aux gestes de premiers secours, permettent de répéter le geste sans danger.

Se former aux gestes qui sauvent : un engagement accessible à tous

Être témoin d’un étouffement provoque un choc, vite accompagné d’un sentiment d’impuissance. Beaucoup hésitent, de peur de mal faire. Pourtant, la formation premiers secours lève ces craintes : en quelques heures seulement, sous la supervision d’instructeurs expérimentés, la technique devient accessible. Les sessions PSC1, proposées par la Croix-Rouge française, la Protection Civile ou la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, s’appuient sur des équipements pédagogiques adaptés. Utiliser un mannequin de formation, un mannequin Choking AMBU ou un gilet d’Heimlich offre un vrai entraînement, au plus près de la réalité.

Les professionnels rappellent que la maîtrise ne s’arrête pas à la manœuvre de Heimlich. Savoir reconnaître l’incapacité à tousser, à respirer, ou l’apparition d’une cyanose est tout aussi fondamental pour choisir la bonne action. Les ateliers abordent aussi l’ajustement des techniques selon les publics : adulte, enfant, nourrisson. Pour certains, l’éclairage d’un orthophoniste permet de mieux comprendre les dangers liés à la déglutition.

Voici ce que proposent généralement ces formations :

  • Accessibles dès l’adolescence, sans nécessité de connaissances médicales préalables
  • Sessions courtes, le plus souvent sur une journée
  • Participation appréciée et retours très positifs de ceux qui les suivent

La prévention avance à grands pas, portée par des campagnes d’information et la multiplication des formations en entreprise, à l’école ou dans le tissu associatif. S’initier aux gestes qui sauvent devient une démarche partagée, transformant chaque citoyen en potentiel sauveteur, prêt à intervenir quand la vie se joue en quelques secondes.